Le Conseil d’Etat a rendu plusieurs décisions, confirmant sa jurisprudence antérieure, aux termes desquelles le port du voile en classe, dès lors qu’il ne s’accompagne ni de prosélytisme ni du refus de suivre certains enseignements, ne justifie pas les mesures d’exclusion prises par plusieurs établissements scolaires.
A la suite de ces décisions, le ministre de l’Education nationale, à la demande du président de la République, envisage de soumettre au Parlement un projet de loi dont la finalité serait de réprimer le port du voile à l’école.
La LDH rappelle son hostilité au voile, symbole d’oppression pour beaucoup de femmes. En revanche, son interdiction dans notre société constitue, de fait, une discrimination religieuse. L’Education nationale est un lieu privilégié d’émancipation et de formation aux principes républicains. En exclure ces jeunes filles leur interdit d’accéder à un des seuls moyens de s’affranchir des pesanteurs dont elles sont les premières victimes.
Ce n’est pas la loi qui pourra résoudre ces problèmes. C’est avant tout au sein de notre communauté que le dialogue doit progresser si l’on veut éviter d’aviver les conflits au nom d’une conception erronée de la laïcité.
Paris, le 6 janvier 1997